Détails de pose
Il existait des bardeaux avant les tuiles et les ardoises. Il existait les chaumes de roseaux et de céréales avant les bardeaux.
Au fil du temps les savoirs et techniques se sont affinées mais aussi adaptées au prestige, modes et matériaux. Petit à petit l’ardoise fine devient le matériau de prédilection. L’ardoise à de nombreux avantages, en particulier de permettre des ouvrages fins, délicats, avec peu de pente et le savoir faire de professionnels. C’est la toiture élancée et rectiligne des rois, droite comme la justice.
Le bardeau permet décors et formes. Voyager ou visiter des cabanes permet de s’en rendre compte, le bois permet d’autres mouvements, parfois même improbables, avec un seul soucis, l’étanchéité. Avec un peu de logique et des astuces on peut s’improviser couvreur sans appliquer les techniques savantes imposées par la couverture m
inérale. Cela vient du fais que l’on peut tailler et contraindre le bois sans risque de le casser. C’est une toiture végétale. Il ne viendrait à personne l’idée de faire un arrêtier à noqués sur du chaume !
En pose rustique on peut couvrir soi même. La pose rustique est une pose avec ergot, (une cheville ou clou), alignée par le haut. Idéalement le bardeau touche li liteau au dessus, il se trouve contraint et peut être légèrement torse. Aucun calcul d’ourne ou de pureau n’est nécessaire, commencez juste par les rives et faites du remplissage en répétant les variations du rangs du dessous. Le faîtage se termine en lignolet, c’est à dire que les bardeaux débordent coté vents dominants. Pour les formes et rattrapage de lignes, taillez un bardeau de biais et insérez un rang.
En 1772, les paysans réalisaient la pose de leurs bardeaux:
Extrait d’acte notarié, Cote du document : 4EXVI/48 du 27 decembre 1772
(Bail pour le lieu de la Boulliere à Pruillé le Chetif)
« Du vingtieme jour du mois..furent présents Julien Couanard laboureur.. ont donné a titre de ferme.. pour le .. terme de neuf années entieres.. qui ont commencées le jour et fete de Paques derniere.. »
« ..et pour demeurer quittes des reparations.. (les locataires), feront monter et placer sur les batiments un millier de bon bardeau neuf de chene et feront retourner du vieux à proportion et remonter et replacer ceux qui tomberont par les vents, trois journées de maçon fournies et servies des matières necessaires le bardeau et lesdites journees de maçon une fois ..(par le bail seulement).etc.. »Extrait datant de 1750, chaque locataire, à la fin de chaque bail de neuf années, devait fournir 1 millier de bons bardeaux de chêne et retourner la même quantité, ce qui pour une maison de 2 pièces de 5×5 m chacune, et en retournant et remplaçant 1 000 bardeaux, et pour un bail de 9 ans, et 100 bardeaux au m2 .. cela fait une durée de vie de .. 90 ans.